le jour le plus triste

Aujourd'hui est le jour le plus triste du monde, c'est le jour ou je voudrais bien passer de l'autre côté. Y penser pourtant ne m'aidera pas à remonter la pente et à revenir parmi les vivants ici bas. A force de choix, à force de tri, je suis à nue, à nue avec mes blessures à vif toutes découvertes devant moi.

Si aujourd'hui est le jour le plus triste alors un jour peut être, il y aura le jour le plus heureux de cette vie, dans ma vie d'aujourd'hui ?

j'ai 34 ans et je suis un coeur en souffrance car n'ayant trouvé personne pour me sortir de là, j'ai décidé de me soigner seule depuis de longues années, consciente que les personnes se dirigeant vers moi ne sont que les reflets de mes propres douleurs intérieures, il ne me reste qu'à continuer à avancer et à m'éveiller dans cette matière que j'ai choisie d'incarner car si je m'en sors, si j'arrive à vivre heureuse, c'est que j'aurai enfin trouvé le bon chemin, celui de ma réconciliation intérieure et de mon bien être, ma quête de l'amour sera réalisée.

sur la voie de mon coeur, tout ce qui est lourd est mis au clair, est mis à nu et ce soir, j'ai eu besoin de me sentir accompagnée. plus que je ne le suis dans la réalité quotidienne et je vous en remercie. Par pudeur peut être, cette douleur intérieure est si intense que je la vis, que je la garde en moi sans en souffler mot. les amis et amies qui m'entourent ne se doutent pas à quel point je flirte avec l'envie d'en finir... ce serait les inquiéter pour rien, surtout si j'arrive à m'en sortir et surtout, je n'ai envie d'en parler à personne d'autre qu'à un journal, je ne puis tolérer la pitié et je ne puis donner des sommes exorbitantes pour me sentir aussi mal deux jours plus tard.

Et tandis que j'écris, mon imprimante s'allume encore toute seule, parce que mes guides ou plutôt mon guide tente de me dire qu'il est là, que je suis accompagnée et aimée, que je peux arrêter de penser à des choses pareilles, que je dois et peux vivre, que je peux vibrer de belles émotions, de bons ressentis, comme ceux que je vivais petite, lorsque nous vivions à la campagne, avant que tout se détruise en moi quand mon père est parti. Parfois, comme c'est arrivé aujourd'hui pendant que je pédalais, de bonnes odeurs me montent au nez et je me sens bien, plus l'âge avance et plus je me sens revenir à ces émotions de joie que je ressentais dans ma petite enfance.

C'est drôle de me voir femme, belle et seule et de pédaler toute une journée, un gros sac à dos et un tapis de sol pour mon pique nique du midi. J'ai tellement de chance d'être libre et ce soir encore, je pense faire une ronde eft sur la solitude, sur ce mal être grandissant, ça devient grave, je commence à vraiment toucher le fond parce que je vois bien que je refuse et rejette tous ceux qui m'approchent, que je le fasse consciemment comme inconsciemment, ma propre solitude commence à me devenir insupportable, il y a quelque chose qui cloche dans toute cette histoire que je crée, de dîner encore seule, de ne plus supporter la télé, les fausses notes, le chocolat, je suis maintenant obligée d'affronter ce qui se passe en moi, plus de fuite possible. c'est devant moi maintenant.